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La fertilisation azotée du blé dur La fertilisation azotée du blé dur

Forme d'engrais et fractionnement adaptés permettent d'assurer la qualité de la production.

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Objectif : 14 % de protéines

« Sur blé dur, la conduite de la fertilisation azotée est primordiale compte tenu de l'enjeu qualité qui en découle. Nos préconisations visent à obtenir des lots dont la teneur en protéines est régulièrement supérieure à 13,5-14 %, seule garantie d'un taux de mitadin inférieur à 20 %, seuil en dessous duquel nos producteurs ne sont pas pénalisés », déclare Jacky Réveillère, responsable agronomie de la coopérative Agralys à Châteaudun (Eure-et-Loir).

Outre la qualité, la fertilisation azotée doit être en mesure d'assurer un rendement conforme aux potentialités agronomiques des parcelles, ce qui implique de se fixer un objectif quantitatif réaliste. Le calcul de la dose totale repose sur la méthode du bilan, qui intègre les 3,5 kg d'azote nécessaires pour produire un quintal de grain, desquels sont retranchés les différentes fournitures du sol (reliquats, minéralisation de l'humus...).

Fractionnement impératif

Quel que soit le bassin de production, la consigne est de fractionner la dose totale en trois, voire quatre apports. Chez Agralys, un premier passage de 40 à 50 unités/hectare maximum est préconisé durant la deuxième quinzaine de février, déclenché préférentiellement à l'aide de la méthode double densité. « La seconde fraction, de 100-120 u/ha, est apportée autour du stade épi 1 cm, car le blé dur supporte mal une carence azotée même passagère qui peut provoquer une régression de talles », explique Jacky Réveillère. A La Toulousaine des céréales (Haute-Garonne), le conseil de premier apport varie selon la profondeur de sol, le rendement du précédent tournesol et l'azote apporté sur celui-ci. En 2006, en argilo-calcaire après un tournesol à 25 q/ha non fertilisé, il est de 35 u/ha alors que l'impasse est préconisée en sol profond quand le tournesol a reçu de l'azote. « L'engrais est épandu vers le stade 3-4 feuilles du blé dur, explique Alain Floureux, technicien basé à Vernet (Haute-Garonne). Quant au second passage, nous préconisons souvent d'encadrer le stade épi 1 cm (deux passages à vingt jours d'intervalle) dès lors que la dose dépasse 80 u/ha, en raison de pertes possibles liées à nos sols en pente, sensibles à l'érosion. »

Dernier apport piloté

Les outils de pilotage type Farmstar, Ramsès ou Hydro N-Tester deviennent très utiles pour quantifier les besoins de fin de cycle. Selon les zones, de 15 à 25 % des producteurs les utilisent. « Après réajustement du potentiel, ils indiquent avec une bonne précision la dose à épandre, poursuit Jacky Réveillère. Sur notre zone, elle varie entre 40 et 100 u/ha, apportée si possible sous forme ammonitrate 33,5, car dans nos essais, ces trois dernières campagnes, l'avantage est systématiquement en faveur du solide, avec un gain de 0,1 à 0,4 point de protéines. »

A La Toulousaine, le troisième apport se situe entre 50 et 60 u/ha, également sous forme solide, ammonitrate ou Nitror. « En cas de mois d'avril froid et humide, susceptible d'entraîner une certaine réorganisation de l'azote et du soufre, il nous arrive aussi de conseiller un passage foliaire d'Actisoufre au stade dernière feuille étalée, commente Alain Floureux. Dans ces conditions, nous avons constaté jusqu'à 0,5 point de protéines en plus et, en parallèle, un taux de mitadin inférieur de 20 % par rapport aux parcelles non traitées. Cet apport est particulièrement intéressant dans les boulbènes (limons battants), où la teneur en protéines est systématiquement plus faible qu'en argilo-calcaires. »

 

Succès de l'azote retard

Depuis quelques années, les techniciens de La Toulousaine des céréales encouragent l'emploi d'une forme solide d'azote retard, l'Entec. Cet engrais de chez BASF, qui dose 26 % d'azote total, contient un retardateur de nitrification de l'ammoniaque. " L'an dernier, 20 % de nos blés durs ont reçu cette formule, constate Alain Floureux. Apporté quinze jours avant épi 1 cm, l'Entec permet de s'affranchir du risque sécheresse de fin mars, fait économiser un passage autour du stade épi 1 cm tout en procurant un gain de 10 % de rendement en 2005 en raison, sans doute, d'une alimentation azotée plus régulière. Le surcoût par rappport à l'ammonitrate est de 25 à 30 €/ha. En 2006, nous allons réaliser des essais de fractionnement de l'Entec autour du stade épi 1 cm tout en supprimant l'apport de fin de cycle. Si l'expérience était probante, cela permettrait à nos producteurs de dégager du temps pour les semis de tournesol. "

 

 

Effet variétal marqué

Selon Arvalis, à même fertilisation azotée, certaines variétés fabriquent plus de protéines que d'autres. Ainsi, sur trois ans, Pescadou, Biensur et Joyau arrivent en tête devant Karur et Lloyd. Le classement n'est pas différent en semis de printemps.

 

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